• Cambodge : l'enjeu des alliances (1998)
    Un petit papier écrit au lendemain des élections législatives, paru le 1er août 1998. La suite de l'histoire allait me donner raison. Chance ou instinct du journaliste ? Un peu des deux sans doute.

    Les élections du 26 juillet
    n'ont pas résolu le problème cambodgien. Elles se sont
    pourtant déoulées dans le calme et les observateurs
    internationaux ont reconnu que le scrutin avait été
    « libre et équitable ». Mais les
    résultats du vote pourraient conduire le royaume dans une
    nouvelle impasse politique. Le Parti du peuple cambodgien (PPC) du
    second Premier ministre, Hun Sen, devrait remporter un peu plus de la
    moitié des 122 sièges de la nouvelle Assemblée
    nationale. Les anciens communistes seront loin d'obtenir la majorité
    des deux tiers nécessaires à la formation d'un
    gouvernement.
    Les deux principaux partis
    d'opposition, le Funcinpec du prince Ranariddh et le parti de Sam
    Rainsy, le plus virulent critique de Hun Sen, devraient se partager
    les sièges restants. Après des mois de rivalité,
    le prince et son ancien ministre des Finances se sont retrouvés
    côte à côte pour dénoncer la victoire
    « trop facile » du parti de Hun Sen. « Nous
    avons observé de nombreuses irrégularités »,
    ont affirmé les deux hommes avant même la proclamation
    des résultats officiels. « Ranariddh fait monter
    les enchères pour obtenir des postes ministériels, mais
    il finira par laisser tomber Rainsy. Une nouvelle coalition
    Funcinpec-PPC verra le jour », pronostique un diplomate
    occidental. Une telle alliance, correspondant aux voeux du roi
    Sihanouk, serait pain bénit pour Hun Sen.
    L'actuel homme fort du Cambodge
    obtiendrait ainsi une légitimité internationale qui lui
    fait défaut depuis les affrontements de juillet 1997 et l'exil
    forcé du prince Ranariddh. Le royaume pourrait retrouver son
    siège aux Nations unies. Mais il reste bien des obstacles.
    « Le prince Ranariddh n'a plus de forces militaires, mais
    il peut bloquer le processus démocratique à l'Assemblée
    pendant des mois. Hun Sen devra lui céder une partie du
    pouvoir », estime un observateur.
    François Tourane

    PS : pour un compte-rendu des élections
    de 2003, vous changez trois virgules et enlevez le passage sur la
    légitimité internationale...







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