• Birmanie : l'effet Sarko ?

    Ne rêvons pas. L'annonce par Rama Yade, chargée des droits de l'homme au sein du gouvernement Sarkozy -euh... pardon, Fillon - d'une volonté politique française d'aboutir à la libération d'Aung San Suu Kyi, risque d'avoir moins de succès que l'expédition syrienne qui a abouti à la libération des infirmières bulgares.

    D'abord parce que la situation est autrement compliquée. La dame de Rangoon représente un danger bien plus grand pour les tortionnaires du régime de Rangoon que les infirmières pour celui du grand démocrate Khadafi. Ni la Chine ni la Russie ne laisseront déstabiliser un régime qu'elles soutiennent pour des raisons autrement stratégiques que celle de l'ouverture à gauche...

    Ensuite, parce la libération d'Aung San Suu Kyi, comme dans toute affaire d'otages, ne peut être que la conséquence d'une négociation, et donc de concessions de la part des négociateurs. En fait de concessions (pétrolières), la France est bien trop impliquée en Birmanie, par l'intermédiaire de la compagnie Total, pour risquer par un geste politique de mettre à mal ses investissements.

    Enfin, la voix de la France, dans le cas birman, pèse peu. Elle s'était certes impliquée dans le processus qui avait abouti à la "feuille de route vers la démocratie" et au processus de Bangkok quasi mort-né. Mais c'était il y a quatre ans. Depuis, la junte a renié tous ses engagements - la farce que représente la convention nationale en cours est là pour le démontrer.

    Il n'en reste que cette sortie de Rama Yade sur Aung San Suu Kyi ne peut que redonner un peu de baume au coeur à ceux, dont je suis, qui regrettent depuis longtemps l'absence des droits de l'homme sur l'agenda politique de l'Hexagone en Asie. Il est terrible pourtant de constater qu'il a fallu attendre un gouvernement conservateur et libéral pour entendre ce genre de discours.

    Mme Rama Yade, on vous attend au tournant. Faites libérer la Dame de Rangoon !


  • Commentaires

    1
    Mardi 7 Août 2007 à 11:56
    Pays totalitaires
    Est ce donc un hasard calculé si des pays qui ne respectent pas les droits de l'homme ne fassent pas l'objet de censure publique en Occident ? Bétancourt ou Aung San Suu Kyi, la lutte est la même. Amitiés.
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