Pas de nouvelles, mauvaises nouvelles pour nos amis birmans. Comme prévu, la tragédie birmane retombe dans les fins fonds de l'actualité. La tournée de Gambari en Asie, poudre aux yeux onusienne tout comme la résolution du Conseil de Sécurité, ne changent rien à la donne. Certains croient voir une évolution de la position chinoise, d'autres s'accrochent à l'idée d'un chantage sur un boycott hypothétique des JO. Faut pas rêver. La seule inconnue qui pourrait faire changer els choses, c'est la réaction de certains membres de la junte face à l'emprisonnnement des bonzes. Cela pourrait-il créer des dissensions au sein du régime ? Véritable serpent de mer, la rivalité entre Than Shwe et son numéro deux maung Aye qui aboutirait à une lutte fratricide mettant à bas le régime reste du domaine des fantasmes. Alors répétons-nous, comme un mantra, la seule vérité historique : aucune dictature n'est éternelle.

FT 

Bonjour,

Un rideau noir s'est a nouveau abattu sur la Birmanie, apres quelques semaines d'espoir. 1000 etudiants et bonzes envoyes en prison rejoindre 1100 autres prisonniers politiques. Aung San Suu Kyi renvoyee derriere les grands murs de sa demeure apres une courte apparition. Un envoye de l'ONU, Gambari, qui vient faire quelques courbettes aujourd'hui avant de repartir, demain, les mains vides. 20 000 soldats et policiers qui patrouillent les rues de Rangoon. Les dizaines de milliers d'exiles birmans, qui revent tous de rentrer chez eux, ont une furieuse envie de vomir ce matin. Tout ca pour ca. Tout ca pour quelques paroles cajoleuses des grands de ce monde. Et les feux de l'actualite qui se portent deja sur d'autres cibles, tandis que la torture bat son plein dans les geoles de Rangoon. Oui, la torture, celle qui n'est pas un mot imprime sur votre ecran, celle qui n'est que douleur et cris. Tandis que vous finissez votre cafe avant d'aller, pauvres de vous, prier on ne sait quel Dieu dans une vieille eglise.

Bye for now,

FT 

Bonjour,

J'avais decide de mettre ce blog en mode silence pour quelques semaines, car sa formule, depuis mon retour en Europe, ne me convient plus.

Mais je ne peux, alors que la mort rode dans les rues de Rangoon, laisser un dernier mot dont le titre est "bonne nouvelle". Vous en savez sans doute autant que moi sur les massacres des manifestants - bonzes et etudiants -, la presse mondiale - et francaise encore plus - se reveille enfin, alors qu'il est trop tard. Depuis des annees, nous sommes nombreux a denoncer l'horreur du regime birman, mais nous crions dans le vide. Aujourd'hui, le monde regarde avec horreur les bonzes se lancer dans un sacrifice desespere. Aung San Suu Kyi, devant sa porte, ses larmes sous la pluie. Vous l'avez vu, ca ? Et vous ne faites rien ? Ayez au moins le coeur de rejoindre l'une des centaines de manifestations pour protester contre les bourreaux de Rangoon. Ca ne sert pas a grand-chose ? SI, ca sert. Mes amis birmans, joints a Rangoon et a Bangkok, me disent qu'ils se sentent abandonnes dans leur combat, qu'ils sentent que personne ne veut les aider. Faire leur comprendre que c'est le contraire. A Geneve, samedi, place neuve, de 12h a 13h, par exemple.

Ne les laissons pas tomber.

FT

PS : pour l'analyse politique, vous repasserez, je n'ai pas le coeur a ca. 

bonjour,

Samedi, j'ai eu le plaisir d'être interviewé par Marc Menant dans son émission Bonheurs d'été sur Europe 1. Nous avons parlé du Vietnam et de mon livre  "Vietnam ménoires Vives". Deux sujets nous ont occupé, entre autres : la littérature vietnamienne et ... la viande de chien !

Vous pouvez écouter ici :

http://www.europe1.fr/antenne/references.jsp?id=4000#

(seconde demi-heure de l'émission) 

A bientôt,

FT 

Chers lecteurs,

Demain matin, tôt matin, je grimperai dans l'avion pour rentrer en Europe, après 14 ans de pérégrinations et de reportages en Asie. Il est encore trop tôt pour faire un bilan - et puis ce serait trop long, je n'ai pas encore bouclé les valises !

Donc, juste quelques notes pour vous tenir informés - au cas où cela intéresserait quelqu'un :

-je m'en vais travailler à Genève pour une organisation humanitaire.

-je cesse donc - pour éviter tout conflit d'intérêt - de collaborer avec le Point et les autres publications qui m'ont fait confiance toutes ces années. Ce n'est pas forcément de gaité de coeur, mais il est parfois l'heure de passer à autre chose, de voir le monde d'un autre angle - Ah, l'Afrique, l'Afrique !

- rien ne m'empêche par contre de poursuivre sur ce blog l'analyse de l'actualité asiatique, vu de Genève cela pourra même être assez intéressant.

-Asia Reports continue donc, avec une petite pause début juillet, le temps de m'adapter au climat, de faire quelques grimpettes dans les Alpes et de me remettre d'une prévisible mais inévitable indigestion de chocolat.

A bientôt,

François Tourane