• l'histoire de Lonely Planet

    Retour sur une rencontre avec le couple de routards le plus fameux de la planete, vraiment tres sympa (et je ne dis pas ca parce que LP France va publier mon prochain bouquin au printemps !).

    A+

    FT

    Lonely Planet, un business et une aventure

    Jeunes routards, Tony et Maureen Wheeler ont

    fondé Lonely Planet en 1973, après un voyage d'un an qui les a menés d'Angleterre
    en Australie. Ils sont aujourd'hui à la tête d'un empire de l'édition qui vend
    plus de 6 millions d'ouvrages par an.

    Les voyages forment la jeunesse. C'est
    tellement vrai qu'à près de soixante ans, Tony et Maureen Wheeler, les
    fondateurs de Lonely Planet, donnent l'impression d'avoir à peine quitté l'adolescence.
    « Wheeler », un nom prédestiné sans doute issu d'un ancêtre de Tony
    fabricant de roues... Souriants, pleins d'enthousiasme, toujours avides de
    nouvelles destinations et de nouvelles rencontres, le couple était à Bangkok en
    octobre pour promouvoir leur dernier ouvrage : « The Lonely Planet Story ».
    Une autobiographie qu'apprécieront aussi bien les routards que ceux qui restent
    persuadés qu'on peut réussir dans la vie tout en restant fidèle à ses rêves de
    jeunesse.

    Tout a commencé sous un beau soleil d'automne,
    sur un banc, dans un parc de Londres, en octobre 1970. Tony, timide étudiant,
    demande à Maureen, charmante étudiante, s'il peut s'asseoir auprès d'elle. Rapidement,
    les jeunes gens se mettent à discuter de voyages, d'endroits du monde qu'ils rêvent
    de visiter. Lui a pas déjà roulé sa bosse, dans le sillage d'un père
    travaillant dans l'aviation. Elle, tout juste débarquée de Belfast, ne
    connaît guère plus que son Irlande natale et les faubourgs de Londres. Dix-huit
    mois plus tard, après un mariage, c'est l'échappée belle : dans un minibus
    brinquebalant acheté pour quelques dizaines de livres sterling, le couple file
    plein Ouest. Direction l'Asie, à travers les Balkans, la Turquie, l'Iran, l'Afghanistan.
    Dans ce dernier pays, qui était encore à l'époque accueillant pour la jeunesse
    occidentale filant sur la route de Kathmandou (lire Nicolas Bouvier, L'usage du monde), Tony et Maureen revendent
    leur véhicule et continuent leur chemin par les moyens de transports locaux. Ils
    traversent l'Inde, font escale au Népal, puis doivent prendre l'avion car la
    Birmanie, comme de nos jours, ne peut être traversée par la route. A Bangkok,
    ils découvrent la gentillesse des Thaïlandais, se gavent de cuisine thaïe et
    dorment, pour deux dollars la nuit, au Malaysia Hotel (aujourd'hui 20 à 30
    dollars). Mais leurs réserves financières s'épuisent et ils doivent prendre la
    route du Sud. Ils traversent la Malaisie et débarquent à Singapour où les
    attend un transfert bancaire et de curieuses pancartes anti-hippies : « les
    hommes aux cheveux longs seront servis les derniers » ! Ils visitent
    l'archipel indonésien et débarquent en Australie après une rocambolesque traversée
    en bateau. A Sydney, Tony fait les comptes : il leur reste 27 cents en
    poche. Pour se remplumer, le jeune couple décide d'écrire un petit guide de voyage,
    « Across Asia on the Cheap », qu'ils pensent vendre à quelques
    centaines d'exemplaires dans les librairies australiennes. Nous sommes en 1973,
    le premier « Lonely Planet » vient de naître et il sera suivi de
    beaucoup d'autres. Trente-trois ans plus tard, la compagnie emploie 400
    personnes, 250 rédacteurs, a plus de 600 titres en cours de publication et vend
    une moyenne de six millions de livres par an.

    Pour autant, et malgré tous les soucis qu'ont
    pu causer à ces « amateurs » la fondation d'un tel empire de l'édition,
    Tony et Maureen n'ont jamais cessé de voyager, traînant même souvent derrière
    eux leurs deux enfants. Ils contribuent toujours activement à l'écriture de
    plusieurs guides. Cette année, Tony s'est attelé à un projet ambitieux :
    il a voyagé sur « l'Axe du Mal » du président Bush, en Afghanistan,
    en Irak, au Pakistan et en Corée du Nord. Il en tirera prochainement un nouveau
    guide de voyage pour les plus aventureux des routards.

    « Le monde du voyage a tellement changé
    depuis nos débuts. C'est d'ailleurs ce qui a fait notre succès. De nos jours,
    les voyages font partie de la vie de presque tout le monde. Venir en Thaïlande
    pour une semaine avec ses enfants n'est plus une aventure », explique Tony
    Wheeler. Le Népal reste l'endroit sur terre que les fondateurs du « Lonely »
    prèfère. Et le pire endroit de la planète ? « Il n'y en a pas. Parfois,
    le mauvais temps ou une rencontre qui vous met de mauvaise humeur peut vous
    donner cette impression, mais c'est lié au voyageur, pas au voyage »,
    affirme Maureen.

    Complétés aujourd'hui par le site web www.lonelyplanet.com (un million de
    messages de voyageurs postés par an) et la production d'émissions de télévision
    par LPTV (pour Discovery Channel), les
    guides Lonely Planet ont envahi... la planète. Difficile de ne pas croiser une
    foule de routards avec le « Lonely » en main dans les gargottes ou les
    hôtels recommandés par le guide LP du lieu. Conscients que leurs ouvrages ont
    peut-être gâché, par l'afflux de touristes provoqué, la magie de certains
    paysages qu'ils ont été les premiers à découvrir (au premier rang desquels Ko
    Phi Phi), les Wheeler affirment cependant que « rien n'aurait pu empêcher
    les vagues touristiques » que nous connaissons.

    Lonely Planet est partout et en de multiples
    langues. Un guide LP sur la Chine en langue chinoise, malgré son interdiction
    par les autorités, fait un tabac. Certains assimilent même la marque à l'omniprésence
    de Coca-Cola et de Mc Donald. Et pourtant, Tony et Maureen Wheeler ont su
    garder leur esprit beatnik. Ils boycottent par exemple pour des raisons éthiques
    les marques Nike et Hewlett-Packard, refusent de censurer leurs auteurs pour
    faire plaisir aux gouvernements en place – même s'ils ont toujours un peu de
    mal à expliquer l'existence de leur guide sur la Birmanie.
    François Tourane

    Commandez leur bouquin

  • Commentaires

    1
    Dimanche 4 Mars 2007 à 22:17
    Parfait !
    Magnifique présentation de cette excellent maison d'édition... Par curiosité, quel sera le livre dont vous parlez (dont vous êtes l'auteur)
    2
    Lundi 5 Mars 2007 à 04:20
    merci
    merci du commentaire ! mon book sera un récit de voyage au Vietnam. Je vous tiens au courant sur ce blog dès sa sortie ! A+ FT
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :