• Ne rêvons pas. L'annonce par Rama Yade, chargée des droits de l'homme au sein du gouvernement Sarkozy -euh... pardon, Fillon - d'une volonté politique française d'aboutir à la libération d'Aung San Suu Kyi, risque d'avoir moins de succès que l'expédition syrienne qui a abouti à la libération des infirmières bulgares.

    D'abord parce que la situation est autrement compliquée. La dame de Rangoon représente un danger bien plus grand pour les tortionnaires du régime de Rangoon que les infirmières pour celui du grand démocrate Khadafi. Ni la Chine ni la Russie ne laisseront déstabiliser un régime qu'elles soutiennent pour des raisons autrement stratégiques que celle de l'ouverture à gauche...

    Ensuite, parce la libération d'Aung San Suu Kyi, comme dans toute affaire d'otages, ne peut être que la conséquence d'une négociation, et donc de concessions de la part des négociateurs. En fait de concessions (pétrolières), la France est bien trop impliquée en Birmanie, par l'intermédiaire de la compagnie Total, pour risquer par un geste politique de mettre à mal ses investissements.

    Enfin, la voix de la France, dans le cas birman, pèse peu. Elle s'était certes impliquée dans le processus qui avait abouti à la "feuille de route vers la démocratie" et au processus de Bangkok quasi mort-né. Mais c'était il y a quatre ans. Depuis, la junte a renié tous ses engagements - la farce que représente la convention nationale en cours est là pour le démontrer.

    Il n'en reste que cette sortie de Rama Yade sur Aung San Suu Kyi ne peut que redonner un peu de baume au coeur à ceux, dont je suis, qui regrettent depuis longtemps l'absence des droits de l'homme sur l'agenda politique de l'Hexagone en Asie. Il est terrible pourtant de constater qu'il a fallu attendre un gouvernement conservateur et libéral pour entendre ce genre de discours.

    Mme Rama Yade, on vous attend au tournant. Faites libérer la Dame de Rangoon !


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  • bonjour,

    Samedi, j'ai eu le plaisir d'être interviewé par Marc Menant dans son émission Bonheurs d'été sur Europe 1. Nous avons parlé du Vietnam et de mon livre  "Vietnam ménoires Vives". Deux sujets nous ont occupé, entre autres : la littérature vietnamienne et ... la viande de chien !

    Vous pouvez écouter ici :

    http://www.europe1.fr/antenne/references.jsp?id=4000#

    (seconde demi-heure de l'émission) 

     

    A bientôt,

    FT 


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  • Bonjour !

    Le plaisir de l'été hexagonal : les festivals et les concerts en plein air. Samedi dernier, en soirée, à Bonneville (Haute-Savoie), concert gratuit de Charlélie Couture. En pleine forme, le bonhomme, sautillant, passant de la guitare au piano, dans un style plus rock que d'ordinaire, un vrai bonheur. Ambiance étrange, sous la menace d'un énorme orage qui a fini par éclater dans la vallée d'à côté.

    Je rêvais, en vieil ado, d'une reprise de la « balade du mois d'août 75 », mais l'essentiel de la playlist était extrait de ses derniers albums – pas mal du tout d'ailleurs... On a quand même eu droit au loup dans la bergerie et à l'avion sans aile en rappel, la nostalgie a tout de même agi!

    Je retiens encore une chanson militante, « cheminée », extraite de l'alblum « New Yorkcoeur », sur le thème des mines anti-personnel. Une émotion personnelle, rappelant tous ces papiers écrits, lors de ma vie cambodgienne, sur ces saletés d'engins de mort, ennemi sournois, invisible et mouvant, saloperies ambulantes pour beaucoup encore fabriquées par des pays occidentaux. En fait, depuis l'adoption de la convention internationale sur l'interdiction des mines anti-personnel, en 1997, le problème est passé sous la carpette de l'actualité. Pourtant, toutes les trente minutes, une personne est victime dans le monde d'une mine ou d'un engin de guerre non-explosé.

    Pour vous informer là-dessus, trois adresses web :

    www.handicap-international.fr

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Mine_terrestre

    http://www.icbl.org/fr/

    Bonne semaine à tous,

    FT

     

    PS : of course : http://www.charlelie.com/blog/

     

     


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  • Est-ce la fin de Cambodge Soir ? Espérons que l'équipe éditoriale saura trouver ailleurs les soutiens nécessaires à la poursuite de leur aventure collective, loin de ces actionnaires méprisants et dont l'attitude intolérante frise l'intolérable.

    Bon courage les amis, nous sommes nombreux à vous soutenir (pour contacter le collectif Cambodge Soir : collectifcs@gmail.com )

    Communiqué de presse du 12 juillet 2007

    Démission collective à Cambodge Soir, triste 14 juillet pour la
    francophonie...

    Les 17 journalistes et traducteurs, cambodgiens et français, de Cambodge
    Soir ont démissionné collectivement mercredi 11 juillet, sous la contrainte,
    pour mettre un terme au conflit qui les oppose à la direction depuis un mois
    et pour lequel la direction n'a jusqu'ici proposé aucune issue. A peine 2
    rencontres de deux heures en un mois, ce n'est pas ce qu'on appelle une
    volonté de négocier ! Les journalistes et traducteurs, qui ne font que
    demander des garanties de leur indépendance éditoriale depuis l'exclusion
    injustifiée d'un journaliste de la rédaction, exaspérés par le mépris dont
    ils font l'objet depuis un mois, sont déterminés à rester unis. La direction
    a réussi à écoeurer ses employés mais n'est pas parvenue à briser la
    solidarité exemplaire de l'équipe qui fait la force de Cambodge Soir et son
    identité.

    Pourquoi nous avons démissionné ?
    - Contraints pour des raisons matérielles. A la date du 11 juillet, les
    employés n'avaient toujours pas reçu leur salaire du mois de juin, y compris
    pour les jours travaillés. La direction se plaçant en infraction avec la loi
    et les salariés étant à court de revenus, nous n'avons eu d'autre choix que
    de démissionner, poussés à bout par la direction. En apprenant notre
    démission, la direction a annoncé par SMS à certains membres de la rédaction
    le versement des salaires le 13 juillet, sans pour autant proposer de
    discussion.

    - La direction fait volontairement durer le conflit. Depuis le début du
    mouvement, elle refuse de répondre à nos questions. Nous avons eu deux
    rendez-vous en un mois avec la direction (le 12 juin puis le 2 juillet), d'à
    peine deux heures chacun. Nous avons envoyé le 3 juillet un document de
    travail à la direction proposant une réorganisation du journal, seule
    manière selon nous de garantir l'indépendance éditoriale de la rédaction. La
    direction a assuré plancher sur le document mais n'a rien proposé de concret
    depuis, pas même une rencontre pour en discuter. Nous avions posé un
    ultimatum de négociations au 9 juillet en précisant, dans un courrier du 6
    juillet, qu'il serait regrettable de saisir le conseil d'arbitrage en cas de
    refus de leur part. La direction n'a pas jugé utile de répondre à cette
    demande, ni de fixer un nouveau rendez-vous, ni de fournir de document
    contradictoire. Rien. Rien d'autre qu'un mail évasif envoyé par le directeur
    Philippe Monnin dimanche 8 juillet à 23 h 30 pour remettre les négociations
    à plus tard. De qui se moque-t-on ? En usant sans cesse de mesures
    dilatoires pour repousser l'échéance des discussions, la direction ne nous a
    donc laissé d'autre choix que de démissionner pour saisir le conseil
    d'arbitrage.

    - La direction est de mauvaise foi. Elle annonce le 2 juillet qu'elle n'a
    que 4 800 dollars sur son compte et qu'elle n'a pas les moyens de payer les
    salaires. Au cours de la même rencontre, elle met au rang de ses priorités
    un réaménagement des locaux de Cambodge Soir. Les rédacteurs et traducteurs
    ont pris comme une marque de mépris qu'il n'y ait pas d'argent pour les
    payer et qu'en revanche la direction n'ait aucune difficulté à envisager des
    travaux.

    - La direction nous ment. Le 12 juin Philippe Monnin annonce devant son
    adjointe Emmanuelle Billier-Gauthier et 15 journalistes et traducteurs la
    mise en « liquidation » du journal pour faillite. Le 2 juillet, il assure
    devant la délégation des rédacteurs et traducteurs qu'il n'a jamais parlé de
    « liquidation ». Son adjointe acquiesce. Kong Rithy Chup, un des 5
    administrateurs du journal, parle alors de « suspension » pour raisons
    économiques.


    - Nous demandons un minimum de considération. S'il est évident que les
    administrateurs ont consenti des efforts financiers pour permettre la survie
    du journal, ils tendent à oublier nos propres sacrifices. Pendant de
    nombreuses années la plupart des employés du journal ont continué à
    travailler malgré des retards de salaires récurrents, allant pour certains
    jusqu'à six mois. Quel salarié accepterait de travailler dans de telles
    conditions s'il n'était attaché à son entreprise ? Nous n'avons pas de
    contrat de travail, pas d'assurance, pas de prise en charge des visas de
    travail pour les Français, des salaires quasiment jamais réévalués et trop
    bas pour les Cambodgiens au regard de leurs compétences, pas de règlement
    intérieur, pas de délégué du personnel... Autant de manquements qui
    constituent pour certains des violations du code du travail.

    - La direction ne joue pas franc jeu, entretenant le plus grand flou quant à
    l'avenir de l'entreprise. Pourquoi a-t-elle laissé s'enliser la situation
    pendant plus d'un mois ? Pour en finir avec Cambodge Soir ? Pour mettre en
    place un nouveau projet ? Pour diviser la rédaction ? Pour provoquer de
    nouvelles démissions, dans la foulée de celle de l'ancien rédacteur en chef,
    Pierre Gillette ? Nous avons posé toutes ces questions. Aucune réponse ne
    nous a été donnée. Nous ne pouvons plus tolérer ce silence, ce mépris, cette
    situation instable, précaire, humiliante et moralement épuisante.

    C'est pourquoi nous nous résignons, avec une profonde tristesse, à quitter
    tous ensemble ce journal auquel nous sommes tant attachés.

    Les journalistes et traducteurs de Cambodge Soir.
    Contacts : Stéphanie Gée 012 914 418 ; Leang Delux 016 63 06 70.

    Les journalistes et traducteurs de Cambodge Soir vous invitent à les
    rencontrer au Gasolina, 56-58 rue 57, vendredi à partir de 18 heures.


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  • Bonjour,

    Me voici donc de retour en Europe, sur le plancher des vaches, le vrai, entre Geneve et Haute-Savoie. Il pleut presque tous les jours depuis debut juillet, guere de changement avec la mousson qui trempe Bangkok au meme moment.

    Passe ces considerations meteo barbantes mais necessaires car nourries de nostalgie (deja?), j'ai fait un tour, samedi, profitant d'un rare soleil, sur le plateau des Glieres , lieu de memoire et de resistance (Sarkozy veut en faire sa roche de Solutre, mais ce n'est pas mon propos). Dans cet environnement paisible et ou le meuglement des vaches et le bourdonnement des mouches ont depuis longtemps remplace les coups de fusil, j'ai pense a mes amis birmans et ecrit ca :

    Les corps tombes dans l'herbe blanche ont disparu.

    L'echo bleu de leur dernier cri flotte pourtant dans l'air, appel eternel a lutter contre la folie meurtriere.

    Loin, vous criez encore, freres et soeurs birmans,

    Et votre voix sourde et muette, loin, du fond des jungles humides, parvient jusqu'ici,

    Jusqu'a ce plateau paisible, couronne d'altitudes, dont la tranquillite savoureuse evoque,

    par contraste, les mensonges qui tuent vos esprits, vos espoirs et vos enfants a naitre.

    Vivez, freres et soeurs birmans, restez vivants, demain vous serez libres.

    Nous pleurerons ensemble et nos larmes formeront, sur ce plateau leger, le plus beau des ruisseaux.

    A ce propos, il faut applaudir le Comite International de la Croix Rouge (CICR), qui vient pour la premiere fois depuis le genocide au Rwanda de sortir de son mutisme pour denoncer les horreurs commises par la junte birmane envers sa population. Un acte, ou plutot un discours symbolique, mais parviendra-t-il a sortir une larme aux soutiens chinois et russes des tortionnaires de Rangoon ?

    A bientot,

    Francois Tourane


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