• Salut
    Je reviens aujourd'hui de Phnom Penh. Court voyage qui m'a permis de faire le point sur la situation politique, meme si cela n'interesse personne dans les medias. Et pourtant, les bouleversements qui ont eu lieu ces dernieres semaines constituent le plus grand chamboulement politique depuis les Accords de Paris de 1991. Oui, rien que ca ! En fait, depuis le retour de l'opposant Sam Rainsy en fevrier, les annonces se sont enchainees. Le populiste leader et ancien ministre des Finances a mis au point un modus vivendi avec le Premier ministre Hun Sen qui lui permet de revenir sur la scene politique aux depends du parti royaliste Funcinpec, ancien allie du Parti du peuple de Hun Sen. Ah, oui, je sais, la politique cambodgienne, c'est un peu comme un rouleau de printemps, c'est difficile a avaler d'un seul coup !
    En tout cas, il y en a un qui a du mal a digerer le sale coup qu'on vient de lui faire, c'est le prince Ranariddh, qui a perdu son poste de President de l'assemblee nationale et voit son parti se desagreger, se dechirer et tomber sous la coupe de son ancien chef d'Etat Major, Nhek Bun Chay. Ranariddh, du coup, est retourne, tout fils de Sihanouk qu'il est, donner des cours a l'universite d'Aix-en-Provence...
    Pour resumer, le grand changement qui a tout declenche est une modification de la constitution. Celle-ci permet desormais de constituer un gouvernement avec 50% + 1 depute, au lieu des deux-tiers des deputes. La regle des deux tiers etait issue du processus de paix  et de reconciliation nationale du debut des annees 90 et devait empecher tout grand parti de former a lui seul un gouvernement. Cette modification, il y a quelques semaines, permet desormais au PPC de gouverner seul. Et Hun Sen, tout en donnant en pature au partisans de Sam Rainsy quelques postes honorifiques, prend veritablement seul la main. Les postes de co-ministres de la defense et de l'interieur, anomalie politique qui avait tendance a bloquer le systeme et a engendrer un supplement de corruption et d'inefficacite, sont supprimes.
    Enfin, je me bats pour passer un papier la-dessus, mais c'est pas gagne et a la lecture de ce post - si vous etes alles au bout - vous devez comprendre pourquoi.
    Allez, a demain si on me laisse le temps...
    FT


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  • Il fait de plus en plus chaud  à Bangkok ! Le thermomètre n'en finit pas de monter, certes, mais l'humeur des manifestants bouillonne encore plus. Et ce week-end promet encore de beaux rassemblements. En ce moment, les anti-Thaksin se chauffent la voix devant l'ambassade de Singapour et proclament un boycott des produits de l'île-Etat (cf affaire Shin Temasek), tandis que la "caravane des pauvres", un mouvement de paysans du Nord et du Nord-Est pro-Thaksin, entre à Bangkok, forte de 30 000 manifestants venus signifier leur soutien au Premier ministre. Espérons que ceux-ci et ceux-là ne se croisent pas... A moins qu'ils ne se décident à faire la paix en se plantant devant la demi-finale Federer-Paradorn de l'Open Pacific-Life...
    De mon côté, je vais faire un tour à Phnom Penh et je vous retrouve la semaine prochaine... J'espère seulement que je n'apprendrai pas la démission de TS en ouvrant Cambodge Soir !
    Bye
    FT

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  • salut,
    désolé, ça fait quelques jours que je n'ai pas donné de nouvelles. En fait, j'ai reçu pas mal de mails qui s'inquiètent d'un pourrissement de la situation, après un papier dans le Monde et des news au 20h, après surtout la mention par Thaksin d'un possible Etat d'urgence. C'est vrai qu'on assiste à un pourrissement de la situation, avec les élections du 2 avril qui approchent et les manifs qui continuent, avec l'impossibilité sans doute pour le nouveau parlement de nommer un premier ministre en raison d'un certain nombre de députés qui ne seront pas élus selon les règles (il faut recueillir 20% des suffrages des inscrits s'il y a un seul candidat). avec surtout Thaksin qui continue à faire sa tête de cochon et refuse obstinément de démissionner. D'après la presse de ce matin, il y a des chances pour que l'armée et la police ne le suivent pas s'il déclare l'Etat d'urgence. Je ne sais pas trop, cela devient très confus.
    Ce qui est clair aujourd'hui : 1 Thaksin, dans les jours ou les semaines à venir, sera amené à faire "une pause politique". 2 Le Thai Rak Thai, s'il ne se déchire pas, remportera les élections même si elles se font plus tard et même si les partis d'opposition décident d'y participer. Le prochain premier ministre, s'il n'est pas nommé par le souverain en vertu de l'article 7 - voir plus bas - sera issu des rangs du TRT.
    Ce qui est encore plus sûr : les investisseurs qui ont parié sur Thaksin et la stabilité politique du royaume pour faire des plans à long terme doivent se gratter l'occiput.
    Enfin, une bonne nouvelle : Supinya Klangnarong, la représentante de la campagne pour une réforme des médias, a été acquittée hier dans le procès que lui a intenté Shin Corp il y a deux ans. L'empire des télécoms du premier ministre -revendu au singapourien Temasek en janvier - l'avait attaquée en diffamation pour avoir déclaré dans le Thai Post (également attaqué) que Shin Corp bénéficiait largement des politiques mises en place par Thaksin. Supinya, charmante et dynamique jeune femme, était soutenue dans son combat par Reporters Sans Frontières et les autres organisations de défense de la liberté de la presse.
    Un doute subsiste : avec ce jugement favorable à la presse, Thaksin aura beau jeu de démontrer qu'il ne manipule pas l'appareil judiciaire... N'oublions pas que s'il perd son poste de PM, il risque de se retrouver impliqué dans un certain nombre d'affaires qui pourront trouver leur chemin jusqu'au tribunal...
    La politique thaïlandaise devient bien compliquée. finalement, je me demande si je ne préférais pas quand il n'y avait qu'un seul chef, le grand chef sioux TS !
    A bientôt pour de nouvelles aventures.
    FT






    2 commentaires
  • Tout chaud des news : une bombe a explosé en début d'après midi à Bangkok devant la maison de l'ancien premier ministre Prem Tinsulanonda, qui est à la tête du Conseil Privé du Roi - celui que les royalistes conservateurs verraient bien à la place de Thaksin - nommé par Sa Majesté en vertu de l'article 7 de la constitution. La bombe - déclenchée à distance - a explosé devant le poste de garde de sa résidence, faisant un ou deux blessés (la rumeur parle d'un touriste étranger, mais on verra bien dans les dépêches qui vont tomber en soirée).
    En tout cas, comme le dit un collègue, ce genre d'événement aurait facilement provoqué un coup d'Etat il y a quelques années en arrière. Les généraux thaïlandais doivent avoir les nerfs à fleur de peau.
    Signe de tension : le baht connaît une grosse faiblesse à la bourse depuis l'annonce de l'attentat.
    Et Thaksin, pendant ce temps-là, fait le beau en province auprès de ses chers électeurs.  Il affirme que même les handicapés voteront pour lui... Les sourds et les aveugles, c'est sûr...
    Je vous laisse, en espérant que le prochain post ne sera pas envoyé depuis une dictature militaire...
    A+
    FT


    1 commentaire
  • Histoire de vous tenir au courant : ce week-end, vendredi et dimanche soir, les manifs prevues pro et anti-thaksin ont bien eu lieu, sans le moindre derapage apparent. Status quo, donc, avec les deux camps qui conservent le doigt sur la gachette, mais Thaksin qui tient le coup, malgre une nouvelle defection dans son camp (le ministre de l'environnement).
    Les elections auront-elles lieu le 2 avril ? Certains commencent a le croire...
    FT


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