• pastel cambodgien, au-dessus de Kompong Cham, au coeur du Cambodge. Juillet 2003.

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  • Portrait :

    Apirak Kosayodhin dans l'arène<o:p />

    En remportant haut la main l'élection du 30 août dernier, Apirak Kosayodhin est devenu l'un des plus jeunes gouverneurs que la capitale thaïlandaise ait connus. Avec son air de premier de la classe, il entend redonner aux habitants de Bangkok une qualité de vie perdue depuis longtemps dans la pollution ambiante. Mais en<o:p> aura-t-il les moyens ?<o:p /></o:p>

    La poignée de main

    assurée, le regard franc et le sourire naturel, Apirak Kosayodhin est
    gouverneur de la bouillonnante et tentaculaire capitale thaïlandaise depuis
    quelques semaines mais conserve ses habitudes de campagne. A tout juste 41 ans,
    l'espoir du parti démocrate n'est plus tout à fait un jeune loup, mais il a
    encore des crocs bien aiguisés. Il faut dire qu'il a de quoi de sourire :
    il a remporté haut la main (776,578
    voix) une élection dominée médiatiquement par ses deux principaux
    rivaux, la protégée du Premier ministre Paveena Hongsakul (2ème,
    517,718 voix) et le roi de la nuit et du massage Chuwit Kamolvisit (3ème,
    284,298 voix).<o:p>
    </o:p>Jusqu'au début de
    l'année, Apirak Kosayodhin ne s'était
    guère illustré dans la politique. Patron du groupe de télécommunications TA
    Orange (aujourd'hui True), il était plus connu pour ses qualités de manager et
    d'as du marketing. Sa démission pour se lancer dans l'arène politique avait
    fait lever plus d'un sourcil, d'autant qu'il se présentait sous la bannière du
    parti démocrate, en chute libre depuis sa défaite majeure aux législatives de
    2001. Il a sans nul doute bénéficié d'un effet de lassitude (le facteur « bua
    lew »
    ), voire de rejet, de la population urbaine face à l'omniprésence
    et à la toute-puissance du parti Thai Rak Thai du Premier ministre Thaksin
    Shinawatra. Apirak a aussi su séduire la classe moyenne de Bangkok grâce à ses
    deux principaux atouts : son charme et ses qualités éprouvées d'homme
    d'affaires. Son physique de jeune premier, golden boy, a plu aux office girls
    et son parcours professionnel a convaincu une partie des patrons. Originaire de
    Chiang Mai, dans le Nord du pays, il est titulaire d'un MBA en marketing
    assorti d'un diplôme de la Harvard Business School. Avant de rejoindre TA
    Orange pour un salaire mensuel de plusieurs dizaines de milliers d'euros,
    Apirak Kosayodhin était notamment passé par Frito-Lay, une filiale de Pepsi
    Co., où on le crédite d'avoir multiplié les ventes par six en moins d'un an. <o:p />

    Ramasseur de
    poubelles<o:p>
    </o:p>Mais il s'agit
    maintenant pour le bel Apirak, pendant les quatre prochaines années, de mettre
    les mains dans le cambouis et de prouver aux citoyens de la Cité des Anges
    qu'ils ont eu raison de lui faire confiance. Les mauvaises langues prétendent
    déjà que son poste n'est guère plus qu'honorifique. « On sait très bien
    que le gouverneur de Bangkok n'a d'autre autorité que la gestion du ramassage
    des ordures », lui a lancé en septembre un journaliste lors d'une
    conférence au Club des correspondants étrangers de Thaïlande (FCCT). Il
    réplique à cela que cette responsabilité n'est pas négligeable : « Sur
    les 10 000 tonnes d'ordures que nous collectons chaque jour, environ 40%
    pourraient être recyclées et nous allons nous y employer ». Mais Apirak a
    plus d'ambition que cela. « J'ai rencontré rapidement le Premier ministre
    et d'autres membres du gouvernement pour m'assurer que j'obtiendrais le maximum
    de coopération, notamment dans trois domaines prioritaires : le trafic
    routier, la sécurité des citoyens et l'environnement », a affirmé le
    nouveau gouverneur. On l'a d'ailleurs vu, le 20 septembre, surveiller les
    digues qui protègent Bangkok des inondations, sur le fleuve Chao Phraya, au
    nord de la ville. <o:p />

    Se baigner dans les
    klongs...<o:p>
    </o:p>Concernant les
    embouteillages, Apirak reconnaît que « les gens [le] prennent pour un fou
    lorsqu' [il] affirme vouloir régler le problème ». « Il faudrait plus
    qu'une vie entière pour le résoudre !», affirme-t-il avec humour. L'une de
    ses idées est de créer des lignes réservées aux bus, comme à Paris ou à Bogota.
    Une autre d'utiliser la technologie GPS pour indiquer aux voyageurs dans
    combien de temps arrive le prochain bus. Enfin, le nouveau patron de la
    capitale souhaite créer davantage de stations pour les 75 000 taxis et les
    milliers de bus de Bangkok, ce qui permettrait de libérer les voies où
    s'entassent ces véhicules lorsqu'ils s'arrêtent pour prendre ou déposer des
    passagers.<o:p>
    Le deuxième volet de
    son programme, qui inclut un meilleur système de santé, une baisse sensible de
    la criminalité, un meilleur système scolaire, semble plus du domaine de la bonne
    volonté (on dirait « wishful thinking » en anglais), tant ces secteurs dépendent de politiques
    nationales sur lesquelles le gouverneur de Bangkok n'a aucune autorité ;
    ce d'autant plus s'il est d'un parti d'opposition.

    Par contre, dans le

    domaine de l'environnement, certains des projets d'Apirak, s'il trouve les
    moyens de les mettre en œuvre, pourraient nous permettre de mieux respirer à
    Bangkok. Il envisage notamment de créer des mini-parcs un peu partout en ville
    et de planter des milliers d'arbres. Il souhaite « faire nettoyer les 1000
    klongs (canaux) de la ville pour leur rendre une eau claire et encourager
    les gens à ne pas les polluer » - a-t-il copié sur Chirac qui avait un jour
    promis de se baigner dans la Seine et qu'on attend toujours ? Enfin, le
    gouverneur entend développer des quartiers aujourd'hui délaissés, comme le long
    de l'avenue Rama III, et améliorer l'atmosphère à Rattanakosin et autour du
    quartier d'affaires de Silom. « Bangkok doit devenir un centre de qualité
    de vie réputé dans le monde entier », affirme le jeune politicien. Le
    moins qu'on puisse dire est qu'il a du « khanom paing » sur la
    planche.<o:p>
    François Tourane


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  • Thaïlande : le nouveau front islamiste ?
    Plusieurs centaine de jeunes musulmans du Sud de la Thailande se sont transformés du jour au lendemain en djihadistes forcenés. 108 d'entre eux ont

    <o:p>trouvé la mort le 28 avril après avoir attaqué des postes de police. Ce
    mouvement séparatiste islamiste, étrangement, n'a ni visage, ni nom, ni slogan.
    </o:p>

    Par François Tourane, envoyé spécial à Pattani (texte du 30 avril 2004)

    <o:p><o:p>Zinédine Zidane était son idole. A 23 ans, capitaine de l'équipe du
    village de Su So, Kamaruddin Maepromit semblait ne vivre que pour le football.
    Il ne manquait jamais de rejoindre ses camarades pour une partie de ballon,
    vers 16 heures, après une dure journée de travail dans une plantation d'hévéas
    au cœur de la province de Songkhla. Et c'est avec ses 19 coéquipiers, âgés de
    18 à 27 ans, qu'il a trouvé la mort, le 28 avril à l'aube, sous les balles des
    policiers dont ils venaient d'attaquer le poste.
    <o:p>200 autres jeunes Yawis, l'ethnie musulmane majoritaire dans les trois
    provinces du Sud de la Thaïlande, se sont lancés ce matin-là à l'assaut de dix
    autres postes de police dans trois provinces.
    Les autorités, alertées par un informateur, avaient renforcé les
    effectifs dans toute la région : 108 assaillants, 3 policiers et 2
    militaires ont trouvé la mort dans ces affrontements. Les jeunes gens, habillés
    de noir, le front ceint d'un bandeau vert ou rouge, armés pour la plupart de
    machettes et de couteaux et hurlant des slogans religieux, se sont retrouvés
    sous le feu nourri des forces de l'ordre embusquées.
    Depuis le 4 janvier, la région frontalière avec la Malaisie connaît un
    regain de violences spectaculaire. Ce jour-là, un camp militaire de la province
    de Narathiwat a été pris d'assaut par une bande très organisée qui serait
    emparée de centaines d'armes de guerre.
    Cette attaque semble avoir été l'élément déclencheur d'une série
    d'agressions mortelles sur les représentants de la communauté bouddhiste et de
    l'Etat. Une centaine de bonzes, policiers, fonctionnaires ont depuis été
    assassinés, certains en pleine rue. Les forces de sécurité auraient procédé
    dans le même temps à l'enlèvement d'une centaine de Yawis. Des dizaines
    d'écoles gouvernementales ont été incendiées.
    Le conflit latent entre les Yawis et les thaïs bouddhistes est
    profondément ancré dans l'histoire. La ville de Pattani fut pendant des siècles
    le cœur d'un Etat islamique prospère. La région, peuplée à 95% de Yawis, dont
    la culture comme la langue sont similaires à celles des Malais, fut intégrée au
    royaume de Siam – aujourd'hui Thaïlande - en 1902. Depuis, les mouvements
    séparatistes en faveur de la restauration d'un Etat indépendant n'ont cessé de
    manifester, souvent de manière violente, leur opposition à l'emprise
    thaïlandaise. Dans les années 1990, ces groupes avaient perdu de leur vigueur.
    La mort en « martyrs de l'Islam » de 32 jeunes yawis dans la plus
    vieille mosquée du pays, près de Pattani, le 28 avril également, a fait monter
    d'un cran la tension entre bouddhistes et Yawis.
    Ils avaient trouvé refuge dans la mosquée Krue Se (XVIème siècle) après
    l'attaque d'un poste de police tout proche. Après un siège de plusieurs heures,
    l'armée thaïlandaise a noyé la bâtisse sous un déluge de balles et de grenades,
    ne laissant aucune chance à ses occupants. « Je suis triste et en colère
    car ils ont tué ces jeunes dans un lieu sacré qui représente le cœur de l'Islam
    à Pattani.», explique Hadji Misin Nile, 75 ans, gardien de la mosquée depuis 40
    ans.
    La mosquée est devenue instantanément un lieu de pélerinage. Collés aux
    grilles qui en interdisent l'entrée, des Yawis venus de toute la région
    scrutent logtemps les quelques tâches de sang qui subsistent sur le sol en
    marbre.
    Le mouvement responsable de ces multiples violences reste pour
    l'instant dans l'ombre. Ni face, ni nom, ni slogan. Les revendications des
    anciennes organisations séparatistes sont considérées par les experts comme de
    la récupération. Seule certitude : les assaillants du 28 avril étaient
    portés par leur profonde foi musulmane. Certains témoignages de rebelles
    arrêtés ce jour-là mentionnent seulement des hommes masqués qui leur auraient
    inculqué la foi et insufflé des idées séparatistes. Aucun lien sérieux entre ce
    mouvement fantôme et une organisation terroriste internationale n'a pu être
    établi.
    Localement, les seuls oulémas capables de lancer un appel au Jihad sont
    sous surveillance étroite des services secrets locaux et de la CIA.
    « La politique intérieure joue peut-être un rôle, notamment le
    conflit entre l'armée et la police », s'avance Surasee Kosolnavin, de la
    Commission nationale des droits de l'homme. En 2001, la politique de sécurité
    dans le Sud a été confiée à la police aux dépends des militaires qui y auraient
    perdu des revenus substantiels.
    « Quelqu'un a mis en contact des hommes politiques, la mafia et des
    imams sans scrupules pour atteindre son propre objectif politique, peut-être
    les élections de 2005 », affirme de son côté Ahmad, un homme d'affaires de
    Pattani.</o:p></o:p></o:p>



    END




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