• Plus d'infos sur les nouvelles regles de l'immigration en Thailande (en anglais) sur : 

     

    http://www.thaivisa.com/forum/index.php?showtopic=86514

     

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    FT 


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  • Salut !

    Alors nous voila avec un nouveau premier ministre
    thailandais ! Le 24eme, si l'on compte bien, depuis l'abolition de la
    monarchie absolue en 1932. Que dire de Surayud Chulanont ? Comme promis
    par la junte, il s'agit d'un civil. Enfin, il s'agit surtout d'un
    militaire a la retraite, ancien commandant supreme des armees, membre
    du Conseil Prive du Roi (dont il a demissionne pour prendre ses
    fonctions), c'est dire que son CV rend assez mal l'impression d'un
    representant de la societe civile...

    Tout cela pour dire qu'avec
    les meilleures intentions du monde le general Surayud aura bien du mal
    a faire croire a l'opinion internationale que les militaires ont rendu
    le pouvoir. D'autant que la junte, qui a pris le nom de Conseil
    National de Securite, se reserve dans la constitution interimaire la
    possibilite de demettre le Premier ministre.

    Surayud dispose
    cependant, a l'oree de son mandat, de quelques atouts. Tres respecte de
    la population, il a toute la confiance du monarque et de son plus
    proche conseiller le general Prem (encore un militaire). Il a la
    reputation d'un homme integre, qui a tente, lors de son passage a la
    tete de l'armee, d'y faire disparaitre une corruption rampante. Il fut
    aussi l'avocat, paradoxalement, de la fin des rapports ambigus entre
    l'armee et le monde politique (on voit ce que ca a donne...). Enfin, et
    cela n'est pas de moindre importance, il a eu sous ses ordres tous les
    generaux qui ont mene le coup d'Etat du 19 septembre.

    Surayud
    aura pour tache, outre la gestion des affaires courantes, de remettre
    la democratie thailandaise sur pied. Cela implique la redaction, par un
    concile d'une centaine de personnalites issues d'un organe "legislatif"
    de 250, nomme par le nouveau gouvernement et la junte, d'une nouvelle
    constitution dans un delai de six mois. Cette constitution sera ensuite
    soumise a referendum. Il s'agira, si je ne me trompe, su premier referendum organise dans le pays. Mais quand on sait qu'il a fallu plusieurs annees pour
    rediger la precedente constitution, on imagine les difficultes a venir.

    La
    tache du general - pardon, premier ministre - Surayud sera certainement
    plus aisee du jour ou le gouvernement aura retrouve une legitimite
    internationale. Cela implique notamment que le siege de la Thailande a
    l'Onu lui soit retourne au plus vite. D'apres la presse locale ce
    mardi, les Etats-Unis ont entame des discussions avec Surayud par
    l'intermediaire de leur ambassadeur. La reconnaissance de sa legitimite
    pourrait donc ne pas tarder, d'autant que personne ne voit aujourd'hui
    Thaksin Shinawatra, le premier ministre depose, revenir en Thailande
    dans un avenir proche.

    La preoccupation immediate du nouveau
    pouvoir est d'ailleurs de mettre en pieces le parti Thai Rak Thai de
    Thaksin. Avec deux axes : les enquetes sur la corruption au sein du
    gouvernement precedent et le nettoyage du parti par le vide : une
    centaine d'anciens deputes ont, par exemple, quitte le TRT hier.

    Surayud
    a du pain sur la planche. Il devra en outre garder un oeil sur les
    principaux indices economiques du pays et rassurer les investisseurs.
    Bon courage !

    FT

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  • Bonjour !

    Le coup d'Etat ne devrait rien changer aux mesures annoncées en septembre et concernant le séjour des étrangers en Thaïlande. En attendant de vous faire le point sur la situation politique (on attend le nom d'un premier ministre pour ce week-end), voici le papier que j'ai pondu pour le numéro d'octobre de Gavroche sur cette histoire de visas :

     Bangkok, 29/09/06

    Par François Tourane



    C'est la panique! Des dizaines de milliers d'étrangers, résidents
    plus ou moins permanents, pourraient voir les portes du royaume leur
    claquer au nez dans les mois à venir. Depuis le 1er octobre, de
    nouvelles règles, tombées du ciel courant septembre, s'appliqueront à
    tous ceux qui se contentaient jusqu'ici de sortir chaque mois du pays
    pour obtenir à leur retour un simple tampon sur leur passeport.
    Désormais, ces exemptions de visas (faussement appelées Visa On
    Arrival) ne pourront être accordées que 90 jours au total sur une durée
    de six mois. Lorsque ce total sera atteint, il faudra ensuite patienter
    trois mois à l'extérieur du royaume pour pouvoir en bénéficier à
    nouveau.
    Vivotant de petits boulots, enseignant l'anglais ou le français
    dans des écoles peu soucieuses de leur octroyer un permis de travail ou
    tout simplement profitant de la vie locale grâce à quelque allocation
    (le RMI pour certains Français), ces «indésirables» ne payent pas
    d'impôts en Thaïlande même s'ils sont partie intégrante de l'économie
    du royaume et y dépensent l'essentiel de leurs revenus. «80% des
    professeurs de français à Bangkok travaillent sans visa, énormément de
    professeurs d'anglais aussi. Mais si les visas touristiques ne sont pas
    touchés, ils pourront s'organiser autrement. Avec un visa de tourisme
    et ses extensions sur place, on peut rester jusqu'à trois mois et une
    semaine, la durée d'un semestre», explique Pascal Santié, président de
    l'association des francophones enseignant dans les établissements
    publics en Thaïlande (AFEP Thai).

    Nombre d'autres étrangers con-cernés sont à la tête de petites
    entreprises, gèrent des bars ou des restaurants au nom de partenaires
    thaïlandais. Et ceux qui envisagent d'acheter un appartement d'une
    valeur supérieure à 3 millions de bahts pour obtenir un «visa
    d'investisseur» ne seront pas épargnés: ce visa est purement et
    simplement supprimé pour les nouveaux investisseurs!

    La grande mode des «visa-runs», ces voyages express aux frontières
    du royaume, est apparemment close. Après trois exemptions de visas
    réglementaires de 30 jours, il faudra au minimum obtenir un visa de
    tourisme de deux mois. Mais il semble que les ambassades de Thaïlande,
    dans les pays voisins, au Laos par exemple, aient déjà pour mission de
    scruter avec attention les pages des passeports avant de les accorder
    et de ne pas accorder plus de trois visas de tourisme d'affilée.
    Les nouvelles règles de l'Immigration pourraient aussi remettre
    en cause le rôle de plaque tournante que joue la Thaïlande pour les
    expatriés vivant dans les pays voisins. «C'est un truc de fou», réagit
    Loris Mattis, expatrié au Cambodge. «C'est une question énorme pour des
    milliers d'expats de la région qui vont à Bangkok pour un oui ou pour
    un non plusieurs fois par mois.» Les grandes cliniques privées de
    Bangkok, qui comptent sur ces clients réguliers, devront-ils revoir
    leurs prévisions de fréquentation ?

    Enfin, le casse-tête s'annonce sévère pour les compagnies
    aériennes qui risquent, par principe, de refuser désormais l'accès à
    bord à toute personne embarquant pour la Thaïlande et non munie d'un
    visa en bonne et due forme.
    A l'heure où les incertitudes politiques pèsent lourd sur les
    investissements étrangers, le message envoyé à la communauté des
    «indésirables» semble clair: si vous souhaitez vivre en Thaïlande,
    attendez d'avoir 50 ans pour bénéficier d'un visa de retraité ou
    mettez-vous rapidement à la recherche d'un permis de travail et
    tenez-vous prêts à payer des impôts. Personne ne s'attend vraiment à
    voir les auteurs du coup d'Etat du 19 septembre revoir la copie.


    CE QUI VA CHANGER



    - Les exemptions de visas seront désormais accordées jusqu'à un
    total de 90 jours. Ensuite, il faudra patienter 90 jours avant de
    revenir en Thaïlande ou se procurer un visa de tourisme ou d'affaires
    dans une ambassade thaïlandaise.



    - Les visas accordés aux investisseurs de plus de trois millions de
    bahts (généralement l'achat d'un appartement) ne seront plus délivrés.
    Ceux qui disposent déjà d'un tel visa pourront par contre continuer à
    obtenir des extensions d'un an.



    - Les enfants de retraités n'obtiendront plus automatiquement de
    visas, ils devront prouver qu'ils poursuivent leur éducation scolaire
    en Thaïlande.



    - Les visas de «mariage» seront soumis à un délai d'enquête d'un
    mois. Un visa de 30 jours sera délivré à l'époux étranger d'un ou une
    Thaïlandais(e), à l'issue duquel une prolongation d'un an sera accordée
    si la réalité de la vie commune a été constatée par les autorités.


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  • Alors, apres ces quelques papiers en retard - je suis le Lagaffe du blogjournalisme -, deux-trois infos sur la situation en Thailande.

    C'est toujours tres confus. Etant donne les mesures prises a l'encontre des medias (ex : des centaines de radios communautaires ont du cesser d'emettre) et des partis politiques (tout simplement interdits de reunion), la junte thailandaise du general Sonthi semble appliquer a la lettre la recette locale du coup d'Etat militaire. L'avertissement lance aux medias etrangers samedi nous a tous fait herisser les poils. Le CDR a demande au ministere des Affaires etrangers de prendre des mesures de represailles contre les journalistes etrangers qui auraient "insulte la monarchie" dans leurs reportages (lire ci-dessous). Aussi bien CNN que la BBC et deux agences de presse (AFP et AP) ont evoque le role de Sa Majeste dans les evenements des jours precedents et ca n'a pas du plaire en haut lieu.

    Enfin, d'un autre cote, les militaires affirment toujours qu'ils remettront le pouvoir a un gouvernement civil d'ici le debut de la semaine prochaine, apres avoir etabli une constitution provisoire. Deux (petites) manifestations pro-democratie ont egalement eu lieu hier et aujourd'hui, rassemblant quelques dizaines de manifestants (etudiants pour beaucoup), sans la moindre arrestation ni la moindre friction avec la police.

    Mon analyse, c'est que Sonthi et ses hommes ne sont toujours pas surs d'avoir definitivement mis hors-jeu Thaksin et ses allies. Ils ont mis a bas un tel colosse politique et financier qu'ils ont un peu de mal a le ficeler et craignent qu'il ne se reveille avant d'etre neutralise. D'ou leurs mesures extremes contre la presse (pour empecher Thaksin de parler aux "masses populaires") et contre les partis politiques (paralyser le Thai Rak Thai) et contre l'empire financier de Thaksin (enquetes de la Commission anti-corruption relancees) et contre, enfin, les allies au sein du systeme (des dizaines d'officiers de haut rang, police et armee, ont perdu leur poste).

    Beaucoup seront tentes de donner a la junte ces quelques jours de repit pour eviter que le cauchemar d'un retour de Thaksin soit ecarte. Mais il semble, d'apres les echos qui me parviennent, que les tenants de la democratie - mouvements etudiants et syndicalistes - ne soient guere enclins a laisser la junte s'installer au volant plus que les deux semaines requises. Tout cela dependra en grande partie de la personnalite civile choisie pour le poste de premier ministre. Je ne vais pas vous faire la liste des pretendants et des pretendus, elle change toutes les heures... Un seul nom retient vraiment l'attention de la communaute internationale : celui de Supachai Panitchpakdi, l'ancien directeur general de l'OMC...

    J'essaie de vous tenir au courant

    A+

    FT 

    Thai junta vows action against foreign media over coup reports


    Thailand's military leaders warned Saturday they would "retaliate"
    against foreign media they said had insulted the revered monarchy in
    reporting their coup, a junta spokesman said.

    "At
    today's meeting top military leaders asked the foreign ministry to
    urgently retaliate against foreign reporters whose coverage has been
    deemed insulting to the monarchy," deputy spokesman Major General
    Thaweep Netniyan told reporters.

    Thaweep, speaking at a press
    conference after a three-hour meeting of the generals, did not name the
    foreign media organisations or dispatches deemed offensive and did not
    specify how the regime would retaliate.

    Insulting the king is a serious criminal offense in Thailand, punishable by up to 15 years in prison.

    The
    junta also instructed the foreign ministry to quickly "clarify" the
    situation in Thailand with other countries as well as the foreign media
    via Thai embassies and military attaches.

    "Diplomats here may be summoned again to explain the situation," he said.

    Agence France-Presse



     


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  • Les généraux birmans aiment
    les symboles. Ces dernières semaines, ils n'ont pas manqué de faire
    savoir au monde qu'ils avaient mis au pas “l'armée de Dieu”. La
    dizaine d'ex-guerilleros karen qui ont rendu les armes à la mi-juillet
    dans le Sud du pays n'avaient pourtant rien de très menacant - la plupart
    arrivaient directement d'un camp de refugiés sur la frontière thaïlandaise.
    Mais à leur tête se trouvait Johnny Htoo, 18 ans, devenu avec son
    frère jumeau Luther l'icône de la lutte armée du peuple Karen contre
    la junte.

    Avant même de sortir de l'enfance,
    Johnny et Luther avaient pris la tête d'un groupuscule armé. A 10
    ans, sur les conseils “d'esprits combattants de la montagne”, leur
    Armée de Dieu avait mis en déroute des soldats birmans qui attaquaient
    leur village. Leurs partisans, une troupe de 100 à 200 soldats
    chrétiens
    et animistes, leur prêtaient toutes sortes de pouvoirs magiques, en
    premier lieu celui d'arrêter les balles. On dit aussi qu'ils pouvaient
    tuer rien qu'en pointant leur arme vers le sol et que Johnny avait la
    faculté de se transformer en vieillard. Les deux gamins, cigare birman
    en bouche, commandaient à la vie spirituelle de leur secte guerrière,
    interdisant à leurs hommes rapports sexuels, alcool et drogues. Notre
    collègue Thierry Falise, correspondent de l'Express, avait fait de
    ces enfants-soldats les héros d'un roman*.


    L'armée de Dieu, de fait,
    n'existe plus depuis six ans. En 2000, quelques mois après la désastreuse
    attaque d'un hopital thaïlandais par une dizaine de leurs partisans,
    les jumeaux s'étaient rendus à l'armée thaïlandaise. Ils vivaient
    depuis dans un camp de refugiés pres de la frontière. Errant dans
    les ruelles poussiéreuses, une bible à la main, ils semblaient à
    la recherche de leur enfance. Ils avaient troqué leur AK47 pour une
    guitare. Et puis Luther s'est marié à 16 ans, a eu un enfant. Johnny,
    lui, avait du mal à se résoudre à abandoner la lutte. “Si je pouvais,
    disait-il aux journalistes, j'échangerais ma vie confortable ici et
    mourrais pour la paix de la Nation Karen.” Un matin de juillet, inexplicablement,
    il a pourtant laissé son frère derriere lui et quitté le camp pour
    rendre gorge aux tyrans de Rangoon.  


    François Tourane


    *Les petits généraux de Yadana,
    Editions Anne Carrière.







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